Les missions de l’Agence Régionale de Santé sur le territoire Martiniquais
Site Web : https://www.martinique.ars.sante.fr/
Depuis 2010, l’Agence Régionale de Santé de Martinique est l’organisme chargé d’appliquer la politique de santé sur le territoire : elle pilote la santé publique et régule l’offre de santé en Martinique.
L’ARS est un établissement public, autonome moralement et financièrement, placé sous la tutelle du ministère chargé des solidarités et de la santé.
Le pilotage de la politique de santé publique en région comprend trois champs d’intervention :
- La veille et la sécurité sanitaires, ainsi que l’observation de la santé.
- La définition, le financement et l’évaluation des actions de prévention et de promotion de la santé.
- L’anticipation, la préparation et la gestion des crises sanitaires, en liaison avec le préfet.
Les actions de l’ARS en faveur de la protection de la population vis-à-vis du risque chlordécone
La Martinique est, depuis les années 1970, confrontée à un problème de contamination des milieux naturels (eaux et sédiments de rivières, sols) par des produits phytosanitaires, notamment la chlordécone.
La chlordécone est un pesticide organochloré qui a été employé pendant de nombreuses années aux Antilles dans les bananeraies pour lutter contre le charançon dont les larves creusent des galeries dans le bulbe du bananier. Cette molécule particulièrement persistante a été interdite définitivement en 1993, mais a contaminé les eaux, les organismes aquatiques, de grandes surfaces de terres agricoles et certains végétaux qui y étaient cultivés.
La mise en évidence de la chlordécone dans des captages d’eau potable en 1999 puis dans les légumes racines et les organismes aquatiques en 2002 par les services de santé a initié les travaux sur la contamination de l’environnement et de l’alimentation, et déclenché une réponse collective des communautés politiques, scientifiques et sociétales.
Cette contamination environnementale entraînant une contamination des produits végétaux et animaux consommés, la population peut, dans certaines circonstances se trouver exposée à des risques sanitaires.
Les connaissances sur les impacts environnementaux et les effets sur la santé ont beaucoup progressé grâce à la mobilisation de tous les acteurs. Cependant, aucune solution de dépollution des sols satisfaisante ne paraît accessible à court terme.
L’agence Régionale de Santé de Martinique œuvre à la réduction de l’exposition des populations à ce pesticide en portant une attention particulière à la fois aux questions de nutrition, d’aimentation en eau tout en en priorisant certains groupes sensibles ou à risque d’exposition élevée tels que les femmes enceintes, les femmes ayant un désir d’enfants et les enfants en bas âge.
L’ensemble des actions menées s’inscrivent dans le cadre des plans chlordécone successifs.
En Martinique, la contamination de l’environnement par la chlordécone expose la population à ce perturbateur endocrinien via l’alimentation. L’objectif de tendre vers le zéro chlordécone dans l’alimentation est une orientation donnée au plan chlordécone IV, et constitue la pierre angulaire de la feuille de route.
Le programme Jafa
Le programme de santé des Jardins Familiaux (Jafa), débuté en 2008, est un programme régional de prévention et d’éducation à la santé, piloté par l’Agence Régionale de Santé Martinique ainsi que ses partenaires l’Instance Régionale d’Education et de Promotion de la Santé Martinique (IREPS) et FREDON Martinique.
Il a pour objectif général de réduire l’exposition à la chlordécone des consommateurs de produits des jardins ou d’élevages familiaux issus de terrains contaminés.
Dans le cadre de ce programme, l’ARS réalise, en lien avec FREDON Martinique, des diagnostics de contamination des sols des jardins familiaux, à la demande des familles. Tous les foyers martiniquais peuvent solliciter la réalisation de ce diagnostic gratuit.
En fonction des résultats, un accompagnement réalisé par l’IREPS Martinique, des familles détentrices de jardins pollués par la chlordécone est réalisé, en s’appuyant sur des rencontres régulières avec les conseillers Jafa. Une attention est portée sur l’adaptation des pratiques culturales ou des habitudes alimentaires (consommation de produits locaux notamment).